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Gilbert FILHET

seigneur de la Curée et de la Roche Turpin.
Chevalier du Saint Esprit.

 


1589. Tours avec le roi Henri III

D'abord au service du roi de Navarre, il se rendit auprès d’Henri III et se trouva avec lui, en 1589, à Tours, quand le duc de Mayenne attaqua ses troupes, au faubourg de cette ville.

Depuis la mort du Duc de Guise, le 23 décembre 1588 à Blois sur ordre du roi, sa majesté, Henri III était restée à Blois avec les gardes français et le régiment de Galati Suisse en attendant que l'armée fut assemblée mais les avis qu'on lui donna que sa présence était nécessaire à Tours pour contenir cette ville, l'obligèrent de s'y rendre en avril, où les Gardes français et ce régiment Suisse l'accompagnèrent avec quelques autres troupes. Pendant que le roi était à Tours le duc de Mayenne partit de Paris pour se rendre dans l'armée de la Ligue à la tête de laquelle il alla assiéger Château-Renault mais il l'abandonna, dès qu'il eut appris que le roi de Navarre venait au secours d’Henri III. Il songea alors au moyen d'exécuter le dessin qu'il avait formé de surprendre et d'enlever le roi en se rendant maître de Tours. Il y avait de sûres intelligences étant d'ailleurs bien informé que ce monarque n'avait que très peu de troupes dans cette ville logées dans le faubourg de Saint-Symphorien. Il comptait sur quelques personnes de la cour qui devaient engager sa majesté à une partie de promenade au delà de ce faubourg, pour le faire tomber dans une embuscade de cavalerie qui était proche de ce lieu et en cas que le coup vint à manquer ce duc était résolu d'attaquer le faubourg pour y attirer toutes les troupes afin que ceux de la Ville qui étaient dans ses intérêts puissent prendre les armes se saisir des portes et enfermer le Roi entre les murailles de la Ville et l'Armée de la Ligue.

Ces mesures étant prises il fit la nuit du 7 Mai une marche d'onze lieues après avoir fait prendre le devant à la cavalerie pour aller se poster dans l'embuscade. Le roi averti de la marche du Duc et du dessin qu'il avait de surprendre la ville, de se saisir de sa personne fit avancer dans le faubourg de Saint-Symphorien les régiments de Rubempré, Gerzé et de la Garde, prit la sage précaution de faire entrer dans la ville le régiment suisse, qu'il fit poster dans la place et aux avenues des principales rues pour contenir les bourgeois dont il le défiait avec raison envoya ensuite courriers sur courriers au roi de Navarre qui était en chemin, afin de hâter sa marche. Après avoir fait ses dispositions pour recevoir le duc de Mayenne, et qu'il eut appris qu'il était logé à Saint-Christophe à cinq lieues de Tours, il résolut de monter à cheval pour aller reconnaître les avenues. Il prit avec lui seulement 30 à 40 tant princes que seigneurs de sa cour et quelques uns des 45 gentils-hommes, et cela jusqu'à l'abbaye de Marmoutier située à une lieue et demie de la ville le long de la rivière à main droite en sortant du pont. Dès qu'il y fut arrivé, il monta sur la montagne revint le long de la plaine et quand il fut proche du faubourg, on aperçut quelque cavalerie qu'il envoya reconnaître. Comme on lui eut rapporté que c'étaient des ennemis commandés par Sagonne, sa majesté qui n'était qu'en pourpoint se retira dans le faubourg, et commanda aux maitres de camp qui y étaient logés de se tenir sur leurs gardes.

Le Duc de Mayenne voyant que son embuscade n'avait pas réussi s'avança à la tête de ses troupes droit au faubourg, et après avoir fait ses dispositions pour l'attaquer, il prit 2000 soldats d'élite qui commencèrent l'attaque par trois endroits. Il les fit soutenir par sa cavalerie derrière laquelle le canon marchait. Mais ayant vu qu'il ne paraissait aucune cavalerie du roi, il fit retirer la sienne en faisant avancer son infanterie commanda au marquis de Menelé, qui avait un régiment d'attaquer le faubourg par la droite et au sieur d'Ecluseaux aussi colonel d'un autre régiment de donner par la gauche ce qu'ils exécutèrent avec une grande valeur en chargeant les régiments de la garde et de Gerzé qui les reçurent avec le même courage. Le combat s'échauffant dans ces deux endroits, il en demeura plusieurs sur la place entre autre le maitre de camp du régiment de Gerzé, qui y était accouru au bruit de ce combat. Les ennemis se fortifiant de plus en plus les troupes royales se retirèrent dans le premier faubourg Mr. de Rubempré à la tête d'un autre régiment qui portait son nom , se maintint dans le second, où il avait fait quelques barricades jusqu'à ce que le duc de Mayenne fit venir du canon qui ayant percé des logis et tué des rangs entiers de son régiment, l'obligea de se retirer dans le premier faubourg après avoir été blessé lui-même de deux coups d'arquebuse dans les jambes. Le roi comprenant qu'il était d'une grande conséquence de ne point rester assiégé dans la ville, commanda à monsieur Crillon maitre-de-camp du régiment des gardes d'aller faire un effort pour chasser les ennemis de ce faubourg dont ils venaient de se rendre maîtres celui-ci se mit à la tête de ses meilleurs soldats avec deux escadrons de gentilshommes qui avec la permission du Roi mirent pied à terre et se mêlèrent parmi eux. Monsieur de Crillon trouvant que la première barricade située à la tête du second faubourg venait d'être abandonnée, que l’Ecluseaux en homme expérimenté qui avait 100 hommes armés de toutes pièces à la tête de son régiment venait d'en envoyer 30 pour la garder, fit donner des sergents qui la regagnèrent et qui tinrent ferme dans cet endroit pendant bien du temps mais enfin Crillon ayant été chargé vigoureusement par le régiment d'Ecluseaux fut obligé de faire retraite, d'abandonner ce second faubourg et de se retirer dans le premier. Monsieur de la Curée et lui fermèrent la porte avec diligence y firent monter 7 à 8 soldats pour la défendre. Il n'y avait à cette porte qu'une muraille épaisse qui pouvait contenir 10. à 12 hommes. D'Ecluseaux de son côté fit monter ses gens sur une colline d'où ils firent une décharge si vive qu'ayant jeté par terre 3 à 4 de ceux qui étaient sur la muraille de la porte, les autres la quittèrent, ce qui obligea les troupes à faire des barricades derrière cette porte, dont les ennemis se rendirent maîtres peu de temps après les gardes qui étaient derrière ces barricades, eurent les mêmes incommodités que sur la porte étant toujours harcelés de dessus ces collines et des petites rues le long de la Loire cependant le secours du roi de Navarre qui était arrivé vers le soleil couchant, et qui consistait en 500 hommes sous le commandement du duc de la Trimouille du comte de Chatillon et de la Rochefoucaut ranima les troupes royales, arrêta la violence des ennemis et fit durer le Combat jusqu'à la nuit. Le Roi informé du désavantage de ses Troupes derrière ces barricades fit rompre le pont et manda à Mr. de Crillon de se retirer, ce qu'il fit avec la Curée et les seigneurs nommés ci-dessus de barricades en barricades. Arrivé à la dernière il fut blessé d'un coup d'arquebuse à travers du corps et de deux coups d'épée au côté gauche dont il fut dix-huit mois à guérir.

Ce faubourg ne fut quitté que par le commandement du roi avec dessein le lendemain de recommencer de part et d'autre. Monsieur de Chatillon fut chargé avec ses gens frais de la défense du pont. Tout resta la nuit dans de grandes inquiétudes les deux partis se retranchant chacun de son côté. Lorsque le duc de Mayenne aperçut le régiment de Charbonnière et autres de l'Infanterie du roi de Navarre qui venaient au secours d’Henri III, qu'il sut de plus que toute son armée marchait et était déjà proche, après avoir fait enterrer ses morts, il jugea pour lors à propos d'abandonner ce faubourg et de se retirer en bon ordre à son premier poste le 9 mai 1589.

Le roi de Navarre n'eut pas sitôt joint son armée à celle du roi, que la résolution fut prise par ces deux monarques de marcher droit à Paris ils se rendirent maîtres de plusieurs petites places l'épée à la main, entre autres de Gergeau(1) arrivés devant Paris, le régiment des Gardes fut établi au quartier du roi, mais comme l'on disposait toutes choses pour l'attaquer en forme, arriva la funeste mort du roi Henri III assassiné par Jaques Clément Jacobin le 02 aout 1589 à Saint-Cloud.

1- Surement Jargeau sur la rive gauche de la Loire, 20 kilomètres à l’est d’Orléans.

 


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