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en patois Extrait de : « Fant de Loup. » |
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J'ai dit que mon grand-père ne savait ni lire ni écrire. Mais d'autres de son âge, avaient appris les lettres de l'alphabet, même que certains ça n'avait pas été la meilleure chose qui leur soit arrivée. Exemple le Célin du Pech, qui était de l'âge de mon pépé, mais qui lui avait fait des études. Que ça ne lui avait pas réussi. Avant d'aller à l'école, le Célin savait à peu près se faire comprendre. |
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Exemple, "Pille", tout le monde comprenait ce que cela voulait dire, puisqu'on savait ce qu'était un pillarot. Un pillarot, c'est un qui passait dans les fermes en criant: "Pillarot! Pillarot! Peaux de lapins! Peaux de lièvres! Mâles ou femelles, ça ne fait rien!Tintin!" Et par dessus le marché, il achetait la plume et tout ce qui ne servait plus à rien. Et comme en plus on le soupçonnait de venir nous piller quand on avait le dos tourné, le verbe piller, on en connaissait le sens. Je pille, tu pilles, il pille. Ou encore: Un joyeux drille (comme le Marcel justement, qui avait toujours un tour à vous jouer.) Mais voilà que des mots bizarres venaient tout gâcher; exemple: ville, que l'on devait prononcer comme pile, alors que l'on aurait dû dire comme quille. Vous suivez ? Ce qui fait que notre Célin, lorsqu'il lisait prononçait ainsi: - Je suis allé (et pas je suis été) à la villeux et j'ai acheté une paire de bœufs, qui a coûté deux milleux francs. Sans compter que passer du patois au français, était une sacrée paire de manches. Encore heureux qu'entre eux ils ne parlaient que patois. Le français était réservé aux grandes occasions, et quand on ne pouvait pas faire autrement. |
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Notre pépé, c'est les "G" qu'il supprimait du français.
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